samedi 6 octobre 2007

CHAPELLE ST-LOUIS – VILLE LAC ST-JOSEPH

11 OCTOBRE 2007 - 19h30


INVITATION À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE

Chers membres d’APPELSJ, et vous tous qui aimeriez devenir membres.

Vous êtes invités à l’assemblée générale annuelle jeudi le 11 octobre à la Chapelle St-Louis à 19:30 pour démontrer votre solidarité dans le projet de la sauvegarde du Lac St-Joseph. Nous demandons à tous les membres de venir à la réunion pour témoigner de la force et de la détermination de cette association de citoyens. Il n’y aura pas d’élections cette année, comme l’équipe de notre conseil d’administration a été récemment formée. L’année prochaine il y aura des élections pour 2 à 3 postes (règlements à déterminer cette année). Petit ou grand, chaque geste que nous faisons ensemble pour la sauvegarde du lac compte.

Déjà un an s’est écoulé depuis la renaissance de l’association en octobre 2006. Déjà 450 membres soutiennent le mouvement. Déjà des actions ont été prises qui entraînent des changements importants. Plus il y a de citoyens de Fossambault, Ville de Lac St-Joseph et Ste-Catherine qui agissent pour le lac, plus nos voix et celle du lac seront entendues et plus nos actions feront la différence. Nous sommes unifiés par une vision très précise…notre détermination à remettre le Lac St-Joseph en santé pour que les générations actuelles et futures puissent jouir pleinement de ce magnifique endroit. Nous avons commencé à agir en 2007 et nos actions ont porté fruit. Il reste, évidemment, beaucoup de chemin à faire.Continuons ensemble vers la victoire.

Le CA d’APPELSJ

Lynda Hayes, présidente, Mathieu Vézina, vice président et directeur de la comité sur la gestion nautiqueMichèle Lavoie, trésorière, Robert Simard, secrétaire, Danielle Boutet et Bernard Chauvette, codirecteurs de la renaturalisation, Francine Archambault, directrice de la sensibilisation.

Algues bleues prises sur le vif du sujet

En début de semaine, comme à mon habitude, je suis allée chercher ma "zénitude" de lac. J’y ai trouvé une nature paisible, des chalets désertés, des feuilles jaunies qui s’envolaient à chaque souffle de vent. J’y ai trouvé le lac redevenu tranquille. J’y ai aussi trouvé quelques inquiétudes…

Pour tout dire, j’y ai même découvert un nouveau malaise. Une sensation troublante qui m'a un peu déstabilisée. En m’approchant d’un vieux quai abandonné, j’ai regardé d’un coté, tout était beau. L’eau était transparente, tout était serein, tout allait bien. Je me suis assise sur une vieille chaise de bois. J'ai aspiré la quiétude qui se dégageait de cet instant. J’ai admiré le paysage. J'ai inspiré l'air riche de toutes ces subtiles nuances d'automne. Puis je me suis rapprochée de l’eau, sans y penser, sans trop me poser de questions, juste pour observer quelques feuilles noyées au fond. Et c’est à ce moment là que je suis tombée sur une étrange soupe responsable de bien des tourments…

Purée-de-pois-II

Voilà, je les avais trouvées! Les fameuses algues bleues dont tout le monde a parlé cet été au Québec. Voici donc les "poétiques" fleurs d'eau qui se livrent à mon regard dépité. Les célèbres algues bleues qui ont défrayé toutes les manchettes, juste là sous mon nez, je me suis approchée pour mieux les découvrir. Je les savais présentes cette année encore, depuis plusieurs semaines je savais qu’elles faisaient partie intégrante de « mon lac ». Je savais tout mais je n’avais encore rien vu. Je les avais aperçues l’automne dernier sans trop savoir ni comprendre ce qu’elles étaient. Là, ici, pour la première fois, je les regardais de près en toute connaissance de cause. Mon cœur a gémi, douloureuse notion que de comprendre les causes et les conséquences de nos existences humaines sur la nature qui nous entoure.

Hypnotisée, j’observe dans la transparence de l’eau ces minuscules particules que je sais toxiques à grosses doses. Je m’approche de plus près. J’étudie avec un regard acéré le phénomène tant décrié. Par endroit c’est comme une poudre qui glisse à la surface, mais entre les roches, c’est une véritable soupe qui oscille au fil des clapotis de l’eau. À certains endroits l’eau est plus trouble, ces concentrés de particules, minuscules mais bien visibles à l'oeil nu, la perturbent perceptiblement. Alors voilà, c’est comme cela que l’on affecte la nature? En la déséquilibrant assez pour qu’elle se détraque juste un petit peu, un petit peu comme cette poudre nocive qui se fait soupe de lac...

Purée-de-pois

Depuis la prise de conscience de l’année passée où soudainement l’épidémie d’algues bleues dans les lacs de la province est entrée dans l’actualité, nous nous sommes maintenus sous les feux des projecteurs. L’association défunte des années 80 a ressuscité de ses cendres pour atteindre plus de 400 membres en un an. Une association à laquelle je m'implique activement depuis cette première réunion qui me chauffa le sang. Par la force des choses, la municipalité a dû mettre sur pied un plan d’action, les médias sont régulièrement venus prendre le pouls de l’affaire, même la ministre est passée par la plage....

L’association fait un gros travail de conscientisation et de révégetalisation qui, conjointement avec les efforts des mairies, aura permis la renaturalisation de plus d’une centaine de terrains en bordure du lac. Le problème pénètre petit à petit les esprits mais la bataille ne fait que commencer. Ceci n'est qu'un symptôme. Le malaise est profond. En regardant cette soupe de lac, j'ai peur, j'ai mal, j'ai honte, je ressens un vif malaise. Mes sombres pensées me détraquent le moral. Ma zénitude s'évade sous le poids soudain de cet écologique chagrin. Je sais bien qu'il faudra des années de travail pour arriver à changer de direction, pour arriver à changer les mentalités et la façon dont le grand public perçoit ses lacs. Arrivera-t-on à préserver ces joyaux pour les offrir en héritage aux générations futures? L'on ne pourra certainement pas défaire en un coup de baguette magique l'insouciance de plusieurs décennies...

En attendant des jours meilleurs (ou tout du moins pas pires!), il faudra s’attendre à voir apparaître ces petites particules vertes, témoins de nos excès de société. J’ai l’âme amère alors que je regarde de très près cette soupe d’algues bleues qui ne sont même pas des algues et qui sont à peine bleues. Par contre, je sens bien les bleus qui se forment dans mon cœur alors que ma conscience matraque mon esprit limpide. Assise au bout de ce quai abandonné, pensive, un zeste désabusée, je regarde l'horizon bleuté.

Le lac est silence, lisse comme un miroir, il reflète le monde qui l'entoure. D'un coté de ce vieux quai de bois, rien ne vient perturber l'inconscience de mes pairs, rien qu'une eau claire et cristalline. De l'autre coté de ce même quai où j'ai posé mes fesses, une triste vérité se dessine sous la forme d'une étrange poudre qui transforme l'eau en une soupe de pois peu ragoutante.

Je regarde ce triste coté tout en sachant très bien que si je ne regardais que l'autre, je n'aurais point à m'en faire et encore moins à souffrir ainsi. Je regarde ce triste coté tout en sachant très bien que la majorité de mes pairs ne veulent voir que celui qui brille au soleil, que celui qui scintille dans toute sa transparence de saine nature, que celui qui ne dénonce pas les excès de nos modes de vie modernes sur notre fragile environnement...



Texte et photos: Sandra Bellefoy


Lien connexe: À visionner sur le blogue de l'APEL lac Saint-Charles des photos témoins de la présence d'algues bleues en ses eaux...

195 millions pour contrer les algues bleues

Extraits d'un article d'Ariane Lacoursière que l'on peut consulter en ligne à ce lien-ci.

195 millions pour contrer les algues bleues
La Presse
Sainte-Adèle


Jean Charest se lance à l'assaut des algues bleues. Surveillance accrue des cours d'eau, augmentation des amendes aux citoyens qui rejettent leurs eaux usées dans les lacs, interdiction des détergents à base de phosphates Le gouvernement a adopté, hier, 35 mesures totalisant 195 millions de dollars pour contrer la prolifération des cyanobactéries dans la province.

Au total, 158 lacs du Québec sont touchés par des problèmes d'algues bleues. Même s'il estime que la province ne vit pas une «crise», le premier ministre Jean Charest reconnaît qu'«un accroissement du nombre de lacs touchés par les cyanobactéries» a été observé cette année. (...)

Faire payer les pollueurs

À partir de maintenant, les riverains qui déverseront leurs eaux usées directement dans les cours d'eau devront payer des amendes plus salées. «Le gouvernement ne peut pas agir seul. Tous les citoyens doivent y mettre du leur et on va s'en assurer», a déclaré M. Charest.

Les pouvoirs des municipalités seront également modifiés pour qu'elles puissent poursuivre plus facilement les citoyens délinquants et qu'elles puissent assurer la vidange périodique des fosses septiques des résidences isolées. «Les rejets de plusieurs résidences sont en grande partie responsables de la production de cyanobactéries. On va pouvoir mieux agir pour les encadrer», s'est réjoui Denis Lapointe, de l'Union des municipalités du Québec. (...)

Big Brother des lacs

En plus d'adopter des mesures plus coercitives, le gouvernement compte aussi accroître la surveillance de ses cours d'eau au cours des prochains mois. Actuellement, 250 lacs font partie d'un réseau de surveillance volontaire. «D'ici trois ans, on veut surveiller 700 lacs au total. Pour ce faire, on va augmenter nos effectifs et notre financement», a annoncé Mme Beauchamp. Quinze inspecteurs supplémentaires seront engagés au ministère de l'Environnement.

Un peu plus de 2 millions de dollars seront aussi investi sur trois ans pour financer des recherches sur les cyanobactéries. Les conséquences économiques des algues bleues et leurs véritables dangers pour la santé humaine seront entre autres étudiés.

Au terme d'une longue journée de discussion, Jean Charest s'est dit fier de son nouveau plan d'action. Il a toutefois lancé un avertissement: «Le problème ne se réglera pas l'été prochain. Il va encore y avoir des algues bleues en 2008, a-t-il dit, Mais c'est quand même important d'agir maintenant.»

Principales mesures


> Adoption d'un règlement pour interdire les détergents phosphatés.
> Adoption d'une réglementation provinciale pour limiter les rejets d'eaux usées par les embarcations de plaisance.
> Intensification du reboisement des rives avec la plantation de 2 millions d'arbres en deux ans.
> Lancement de discussions avec l'Ontario et le Vermont pour ralentir le développement d'algues bleues dans les lacs situés sur les frontières.
> Financement accru de 2,1 millions pour la recherche sur les cyanobactéries.
> Surveillance accrue de 700 lacs au lieu de 250, comme c'est le cas actuellement.
> Analyse systématique de la capacité de support des lacs avant d'autoriser tout nouveau développement de villégiature aux abords des cours d'eau.
> Renforcement du pouvoir des municipalités pour quelles puissent procéder à la vidange des fosses septiques et à leur rénovation.
> Soutien de 3 millions aux municipalités les plus touchées par la prolifération des algues bleu-vert.

Calme automnal

Lac-d'octobre-I
Lac St-Joseph (octobre 2007)
crédits photo S.Bellefoy

Les résidents de la rivière au Pin autorisés à polluer

Article publié dans le Soleil (disponible en ligne) écrit par Éric Moreault

Alors que la réglementation provinciale interdit toute construction à moins de 10 mètres de la rive afin de limiter l’apport en phosphore, responsable des cyanobactéries, les riverains de la rivière aux Pins se sont fait confirmer, il y a plus de 10 ans, le droit de faire tout le contraire.

Québec ne peut rien faire avec les quelque 80 résidences de la rivière aux Pins situées à moins de trois mètres de cet affluent du lac Saint-Joseph qu’elles contribuent à polluer. Une loi privée a régularisé leur situation en 1994, et leurs propriétaires bénéficient de droits acquis, accordés par la municipalité quelques années plus tard, pour leurs quais.















« Aussi surprenant que ça puisse paraître, il n’y a pas d’infraction comme telle », a commenté Michel Vallières, le directeur régional du Centre de contrôle environnemental du Québec. « Leur situation n’est pas conforme, ça fait 30 ans qu’on le voit ! » Mais « la Loi 293 a régularisé leur situation — sinon, il aurait fallu tout démolir ».

Pendant 20 ans, au début des années 70, les constructions ont poussé de façon anarchique sur le bord de la rivière, en contravention flagrante avec la réglementation provinciale qui proscrit tout bâtiment à moins de 10 mètres de la rive afin de limiter l’apport en phosphore, responsable des cyanobactéries. Un long contentieux a opposé les riverains à Fossambault-sur-le-Lac, jusqu’à la loi adoptée par l’Assemblée nationale en 1994.

Une telle situation serait « impossible » de nos jours et n’existe pas vraiment ailleurs au Québec, souligne M. Vallières. D’ailleurs, les résidences construites récemment sur l’autre rive de la rivière aux Pins respectent « en tout point » la bande de protection. Le ministère de l’Environnement ne donnera donc pas suite à la plainte qu’il a reçue d’un citoyen à propos des résidences. Fossambault devra toutefois fournir cet automne au ministère une description physique des lieux qui permettra un meilleur contrôle à l’avenir en cas de plainte.

En juin dernier, un rapport sur l’état de santé du lac Saint-Joseph soulignait les effets du fort développement urbain le long de la rivière. La Corporation du bassin de la Jacques-Cartier avait noté des concentrations « préoccupantes » de phosphore dans la rivière. « Celles-ci ont dépassé le critère de qualité pour la protection du plan d’eau contre l’eutrophisation (mort du lac) 4 fois sur 12. »

Lors d’un test, les coliformes fécaux ont également dépassé la norme. « Ces dépassements des critères liés au phosphore et aux coliformes fécaux témoignent d’une contamination occasionnelle de l’eau par des eaux usées. »

Les auteurs ont en effet souligné la forte urbanisation du cours d’eau, les deux tiers de la bande riveraine de la rivière aux Pins étant habitée. Toujours selon la Corporation, le secteur nord est construit à 96 %, des murs et des remblais ayant été aménagés par les riverains.