jeudi 16 octobre 2008

D’un oeil averti…

Autumn Collage

Comme à mon habitude, je retrouve ce coin de lac qui enchante le fil de mes saisons. L’automne mordoré enveloppe les collines de ses couleurs chatoyantes. Les chalets d'été sont déserts. Les citadins ont repris leur routine urbaine. La forêt regorge de senteurs qui embaument l’atmosphère. L’air est doux. Le lac, serein et paisible s’étend à l’horizon. Je m’approche de l’eau fraîche. À première vue, de loin, tout semble normal. Je fais quelques pas sur la plage. J'inspire l’air du temps. Je me fonds dans la nature généreuse tandis que mon œil perçant observe son environnement.

Regarder la nature avec attention

S’il s’approche de plus près, l’œil averti se rendra vite compte que la substance de l’eau est plus lourde qu’à la normale. La qualité de l’eau semble plus dense. Ceci lui donne une allure stagnante. Si l’œil averti s’approche davantage, il constatera alors une impression de soupe. De minuscules grains verdâtres composent une sorte de poudre qui épaissit la surface du lac. L’eau claire est recouverte d’une subtile couche presque visqueuse. L’œil averti aura vite compris qu’il est ici en présence d’algues bleues. Ceci est une soupe de cyanobactéries

Malheureusement, sans parler des éclosions virulentes qui sont apparues à plusieurs reprises dans le lac cet automne, j’ai pu personnellement remarquer que cet endroit de lac précis n'arrivait pas à se débarrasser de ces algues bleues-vertes. En ce petit coin d'eau que je fréquente régulièrement elles se sont manifestées début septembre. Depuis elles ne se sont plus vraiment dissipées. Il faudra atteindre l'hiver et les grands froids pour les voir disparaitre au fond du lac. En nappes plus ou moins épaisses, elles se sont logées en des recoins dispersés. Est-ce un processus auquel il faudra désormais s’habituer? Avec chaque automne venu, le retour de la soupe? Le lac est malade, en ce symptôme précis, il nous fait signe. Arriverons-nous à l’entendre?

Comme ce n’est que de la soupe et non pas une nappe épaisse qui recouvre la surface de l’eau, je laisse aller mon chien qui aime s’y rafraîchir les coussinets. L’eau est épaisse, les bulles qu’il laisse sur son passage n’éclatent pas comme elles le devraient. Elles glissent à la surface avant de se poser sur le sable. Est-ce l’eau plus lourde, l’eau chargée d’algues bleues qui les retient ainsi? La strie d’un canard qui vogue sur le lac paisible se fait aussi très longue. Le lac miroir reflète le ciel qui s’ennuage. Une feuille morte tombe à l’eau. Elle se pose sur un léger tapis d’algues microscopiques. Microscopiques mais pourtant en assez grande quantité pour que l’œil averti en prenne facilement conscience...

Et puis en y regardant d’encore plus prés, l’œil averti verra le sable se teinter de traces verdâtres et là, au coin d’un rocher, une concentration de cyanobactéries attirera facilement le regard de quiconque s’y posera et prendra la peine de regarder…

Algues bleues Été 2008 : Un premier bilan

En cliquant sur les liens, les images choisies avertiront l'oeil sensible à cette cause...
Texte et photos: Sandra Bellefoy (photos d'algues bleues prises au lac St-Joseph le 14 octobre 2008)

mercredi 15 octobre 2008

Premiers succès de la protection d'un important réservoir d'eau dans le nord-est de Chine

Nouvelles d'ailleurs: Un article qui parle des algues bleues en chine: "En 2007, le réservoir Xinlicheng, situé dans la région où naissent les cours d'eau arrosant la ville de Changchun, chef-lieu du Jinlin (nord-est), a vu apparaître la prolifération d'algues bleues, ce qui a affecté la sécurité de l'approvisionnement en eau de la ville. Pour résoudre ce problème, les départements compétents ont fermé un grand nombre d'entreprises polluantes, créé des usines de traitements des eaux usées et ont pris des mesures pour prévenir la pollution éventuelle de l'eau. Grâce à ces efforts, les premiers succès ont été remportés. On peut désormais apercevoir des oiseaux survoler le réservoir dont la qualité de l'eau s'est nettement améliorée."

Un trio de solutions pour le lac Waterloo

Un article de Michel Laliberté pour La Voix de l'Est mis à jour le 24 septembre 2008

Extrait:"Une mesure biologique, une technologique et une chimique seront simultanément mises à l'essai au printemps prochain dans le lac Waterloo. Le but: réduire les concentrations de phosphore dans l'eau afin d'éviter la prolifération d'algues bleues.

Ce plan d'action pour s'attaquer à ce fléau s'inscrit dans le cadre du projet-pilote du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Le MDDEP a désigné au printemps dernier trois lacs, dont le lac Waterloo, pour servir en quelque sorte de laboratoires naturels à des expériences pour venir à bout des cyanobactéries. Des centaines de lacs et de rivières au Québec sont affligés chaque été par ces micro-organismes, dangereux pour la santé humaine.

La première étape du plan consistera à libérer des milliers de lentilles d'eau à la surface du lac Waterloo. Une des caractéristiques de ces plantes flottantes est qu'elles se nourrissent de phosphore. Il s'agit de plantes indigènes aux lacs nord-américains. Autrement dit, elles ne poseront aucun risque à la faune et à la flore du lac Waterloo. L'automne venu, les lentilles d'eau seront retirées de l'eau puis envoyées dans un site de compostage. De nouvelles lentilles seront ajoutées au lac au printemps suivant.

La technologie utilisée sera celle de la géotude. Il s'agit d'un procédé par lequel les sédiments dans le fond du lac sont aspirés par des boyaux. Au cours du processus, l'eau sera filtrée pour retenir le phosphore. L'eau passera ensuite par un marais filtrant avant d'être retournée dans le lac. Cette technique sera utilisée seulement dans les secteurs où les masses de sédiments sont importantes.

La composition des sédiments, selon les estimations fournies au maire de Waterloo, Pascal Russell, est de 80 % d'eau et 20 % de phosphore.

L''approche chimique à laquelle auront recours les responsables du projet s'appelle penergetic. Ce procédé inventé en Suisse implique l'utilisation d'un type de bacille de charbon (de la chaux). Les concepteurs de cette technique pensent ainsi pouvoir neutraliser la capacité du phosphore de remonter à la surface et de servir de nourriture aux algues bleues.

À noter que cette technique n'a jamais été utilisée en Amérique du Nord. (suite de l'article par là)"

mardi 14 octobre 2008

Algues bleues Été 2008 : Un premier bilan

Un article à lire sur RadioCanada.ca mis à jour le mardi 23 septembre 2008

Extrait: "Les algues bleues ont continué à ravager les plans d'eau du Québec cet été. Dans son premier bilan de l'été, le ministère de l'Environnement confirme que les cyanobactéries ont touché 37 nouveaux lacs en dépit des mesures mises en place par le gouvernement du Québec.

Pour éviter la psychose de l'été dernier, le ministère de l'Environnement a décidé cette année de ne rendre public qu'à la fin de l'été le nom des plans d'eaux touchés par les algues bleues.

En tout, 108 lacs et rivières ont été touchés cet été par des algues bleues, soit 14 de moins qu'à la même période l'an dernier. Seulement 11 d'entre eux ont fait l'objet de restrictions d'usage comme une interdiction de baignade. C'est deux fois moins de plans d'eau que l'an dernier. La ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, indique que le temps frais qu'a connu le Québec cet été semble être la principale raison pourquoi moins de plans d'eau ont été touchés par le problème des algues bleues.

Mais en dépit du temps doux, 37 nouveaux plans d'eau ont été contaminés par les cyanobactéries. « Ça me fait dire, avec sans l'ombre d'une hésitation, que le travail de mobilisation et de prévention doit se poursuivre à l'échelle du Québec », soutient Mme Beauchamp. (...)" Suite de l'article en ligne.

Blues d'automne

Autumn Blues
Lac St-Joseph (1 octobre 2008)
crédits photo S.Bellefoy

Boule de liens

Parce-que les algues bleues ne lâcheront pas le lac St-Joseph demain. D'ailleurs j'en ai encore vu hier, des striures verdâtres qui ne me disent rien qui vaille. J'espère, qu'à la longue, nous finirons par endiguer le problème avant que des nappes d'algues aussi laides que désagréablement odorantes empestent ce petit coin de paradis qui est le nôtre. Pour se tenir en éveil, voici quelques liens à parcourir, histoire de se rafraichir les idées sur ce trouble qui pèse sur notre belle nature...

- Deux groupes rendent public un rapport non publié du gouvernement sur la crise de l'eau au Canada
- Cyanobactéries via Santé et Environnement
- L'eutrophisation
- Abracadabra… plus d’algues blues - Jean Charest le grand magicien via Greenpeace
- Les algues bleu-vert: à notre santé et à celle de nos lacs
- Algues bleues: des solutions pratiques
- Forum dédié aux problèmes des algues bleues
- Algues bleues ST-SAUVEUR, une image comme on ne veut en voir par chez nous...
- Malgré les efforts, presque autant de lacs sont contaminés par les algues bleues
- Informations diverses concernant la santé d'un lac
- D'où provient le phosphore du lac St-Louis?
- Les municipalités et le ministère pourraient être poursuivis. Article traitant de la dévaluation des propriétés en bord de lac touchés par les cyanobactéries
- Les cyanobactéries (algues bleues) : un danger occulté. Expérience de cyanobactéries en France
- Le lac du Poisson Blanc devient le lac vert
- Le lac Baker aux prises avec des éclosions d’algues bleues
- La ville cherche à comprendre le lac St-Louis