jeudi 30 avril 2009

Les algues et les cyanobactéries

Les algues sont des végétaux aquatiques primitifs qui vivent naturellement dans nos plans d’eau. Ces organismes sont, contrairement aux plantes aquatiques, dépourvus de véritables feuilles, tiges et racines. La majorité des algues n’ont pas de corps et glissent entre les doigts lorsqu’on tente de les prendre. Dans les écosystèmes d’eau douce, il existe trois grandes catégories d’algues : les algues vertes, les algues diatomées et les cyanobactéries.

Cyanobactéries (algues bleues, bleu-vert ou cyanophycées)

- Bactéries qui ressemblent aux algues vertes
- Coloration variable (bleu-vert, vert-olive ou violet)
- Teignent les eaux en vert ou forment des couches vert-turquoise lorsqu’elles sont trop abondantes
- Certaines produisent des toxines (cyanotoxines)
- Plus abondantes en fin d’été (eau chaude)
- Nombre d’espèces : environ 200
Leur apparition indique des apports importants de phosphore (eaux usées, engrais chimiques…)

Les cyanobactéries sont microscopiques (invisibles à l’œil nu). Cependant, lorsqu’elles sont trop nourries, elles se multiplient et s’agglomèrent au point de former des masses macroscopiques (visibles à l’œil nu) que l’on appelle fleurs d’eau, bloom d’algues et les efflorescences. Les fleurs d’eau peuvent prendre différentes colorations (bleu-vert, vert-olive, violet, rouge) et différentes formes (colorant, peinture, écume, mousse).

Pourquoi sont-elles problématiques ?

Certaines cyanobactéries produisent des toxines (appelées cyanotoxines). Lorsque les cyanobactéries et, par conséquent, les cyanotoxines, sont trop abondantes dans un plan d’eau, elles peuvent occasionner des perturbations écologiques et nuire à la santé des usagers. Il existe plusieurs types de cyanotoxines différentes. Certaines de ces toxines peuvent causer des irritations de la peau ou des effets allergiques. D’autres causent des problèmes au niveau du foie. D’autres encore peuvent affecter le fonctionnement du système nerveux. C’est pourquoi il faut éviter tout contact et toute ingestion d’eau présentant un bloom de cyanobactéries.

Conditions environnementales favorisant les cyanobactéries

De façon naturelle, les cyanobactéries sont présentes dans les milieux aquatiques, mais elles deviennent problématiques lorsqu’elles sont trop nombreuses. C’est-à-dire, principalement lorsque nos activités humaines apportent vers nos plans d’eau un surplus de phosphore. De plus, le réchauffement des eaux occasionné, entre autres, par l’artificialisation des rives contribue à la prolifération des cyanobactéries.

Principales sources de phosphore qui font proliférer les cyanobactéries :

• Engrais domestiques (pour pelouses, plate-bandes, etc.) ;
• Engrais agricoles (engrais chimiques, lisiers, etc.) ;
• Eaux usées (domestiques, municipales) ;
• Détergents, lessives et savons ;
• Coupes forestières abusives (sols mis à nu) ;
• Érosion des rives ;
• Rejets de sites d’enfouissement ;
• Rejets industriels.

mardi 28 avril 2009

Les algues sont-elles néfastes ?

Via le site: LE RAPPEL

Les algues remplissent plusieurs rôles essentiels au sein de l’écosystème aquatique. Elles ne sont donc pas néfastes en soi. Toutefois, lorsque l’eau est anormalement riche en éléments nutritifs, les algues se multiplient excessivement, ce qui perturbe l’équilibre de l’écosystème. Dans ce cas, les algues créent des amas gluants que l’on appelle bloom d’algues, fleur d’eau ou bien efflorescence. C’est alors que les algues sont néfastes : elles peuvent envahir et étouffer un plan d’eau.

Pourquoi les fleurs d’eau apparaissent-elles surtout dans des baies ?

Les baies peu profondes et abritées d’un lac sont plus propices au développement des cyanobactéries, car les eaux y sont plus chaudes et plus calmes.

Comment savoir si on a un bloom de cyanobactéries ?

L’identification des algues et cyanobactéries se fait au microscope. Un petit test préliminaire peut toutefois vous aider à différencier les types d’algues. Passez vos doigts dans l’efflorescence, laissez l’eau s’égoutter et regardez ce qu’il reste dans votre main. De façon générale, si :

• Filaments, masses fibreuses = algues vertes
• Morceaux gluants = cyanobactéries N’oubliez pas de vous laver les mains à l’eau chaude savonneuse immédiatement après ce test !

Quoi faire si on croit avoir un bloom de cyanobactéries ?

Si votre lac présente des symptômes de bloom de cyanobactéries, il importe de communiquer avec le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs de votre région.

À quel moment de l’année les cyanobactéries sont-elles plus abondantes ?

Les cyanobactéries se développent surtout en été et à l’automne.

Pourquoi a-t-il des blooms seulement certaines années ?

Il y a toujours des algues dans l’eau, mais elles ne forment des blooms que lors des étés où les nutriments sont trop abondants et que les eaux sont suffisamment chaudes.

Les algues sont-elles toxiques ?

Les algues vertes et diatomées ne sont pas toxiques. Cependant, certaines cyanobactéries libèrent des substances extrêmement toxiques pour l’humain et les animaux. Il faut éviter tout contact (baignade, douche…) et ne pas boire une eau pouvant en contenir. Il faut également éviter de consommer des poissons, crustacés ou mollusques provenant d’un plan d’eau affecté.

Comment éviter un bloom d’algues ?

Il faut s’attaquer à la cause du problème : l’excès de nutriments. Il faut donc réduire les sources de phosphore et d’azote.

Quoi faire si on veut rapporter un cas une fleur d’eau ?

Si votre lac présente des symptômes de bloom de cyanobactéries, il importe de communiquer avec le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) de votre région. En effet, c’est le MDDEP qui est responsable du Plan d’intervention sur la gestion des fleurs d’eau de cyanobactéries au Québec. Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches Québec Téléphone : 418 644-8844

« Globalement, le MDDEP s’occupe de confirmer la présence de fleurs d’eau dans les milieux aquatiques concernés, d’y prélever des échantillons et de les analyser. S’il y a lieu, les DSP émettent des avis de santé publique. Ces avis visent à sensibiliser la population sur les usages de l’eau à éviter, lorsqu’il y a des fleurs d’eau, et sur les risques pour la santé associés aux cyanobactéries et à leurs toxines. Les DSP lèvent ces avis lorsque l’état du milieu aquatique est redevenu sécuritaire pour les usagers. (Blais, 2006). »

Attraper un canot dans sa ligne de mire

Attraper un canot
Lac St-Joseph (27 avril 2009)
crédits photo S.Bellefoy

Préserver et à assurer la qualité des eaux est simple

Le principe de base inhérent à: il faut arrêter tous les apports de sédiments (particules de sol) et d’éléments nutritifs surfertilisant le lac. Il faut donc exercer un meilleur contrôle de l’érosion des sols et des éléments nutritifs accompagnant nécessairement les sédiments dans le lac. Voici les principales pistes de solutions en fonction de différents acteurs.

Riverains (source):

• Favoriser l’entretien écologique des pelouses en abolissant l’utilisation de fertilisants, pesticides et herbicides.
• Conserver ou revégétaliser la bande riveraine naturelle. Pour qu’elle soit efficace, la bande riveraine doit avoir une largeur de 10 à 15 m selon la pente et mélanger les trois strates de végétation (herbacées, arbustes, arbres).
• Recouvrir complètement de végétation les rives artificielles.
• Vérifier et entretenir les installations septiques.
• Favoriser un recouvrement végétal total d’un minimum de 50 % de chaque lot de moins de 3716 m² et de 60 % pour les lots de plus de 3716 m².
Gestionnaires du territoire • Faire connaître, par dépliants ou affiches, aux résidents permanents et saisonniers les règlements municipaux relatifs à la protection du lac et des cours d’eau. Il est également important de s’assurer de bien informer tout nouveau riverain des lois et règlements en vigueur sur le bord des plans d’eau.
• Voir à appliquer les règlements municipaux concernant la bande riveraine du lac et de tous ses tributaires.
• Favoriser un entretien écologique et préventif des fossés routiers (méthode du tiers inférieur et ouvrages anti-érosifs).
• Adopter un règlement de contrôle des sédiments pour tous les sites de construction ou de sol mis à nu (à l’exception des terres agricoles).
• Identifier et protéger tous les milieux humides de plus d’un hectare.
• Privilégier une gestion globale des eaux usées publiques et des résidences isolées (caractériser l’usage et l’état actuel des installations septiques et vérifier leur efficacité).
• Réglementer la prohibition des pesticides, herbicides et fertilisants utilisés sur les pelouses à des fins esthétiques.
• Contrôler les barrages de castors près des ponceaux à l’aide de cubes Morency.