samedi 11 novembre 2006

INVITATION

L’association pour la protection du lac Saint-Joseph vous invite à une rencontre le mardi 14 novembre, à 19 h 30, au Bivouac, 145, rue Gingras, à Fossambault.

À l’ordre du jour :

- Mot de la présidente
- Présentation du documentaire "J’ai pour toi un lac, d’Alain Belhumeur". "Ce film présente une vision nouvelle du lac contemporain, amorce quelques pistes de solution pour gérer nos plans d’eau, soulève et propose une série de réflexions sur les droits et devoirs des usagers".
- Discussion en companie d'un représentant de la Corporation du Bassin de la Jacques-Cartier

Pour des lacs propres, propres, propres

Le Soleil
Maison, samedi 4 novembre 2006, p. M28
Horticulture

Pour des lacs propres, propres, propres
Hodgson, Larry
Collaboration spéciale

Depuis quelques semaines, les cas de prolifération d'algues bleues (cyanobactéries) dans les lacs de la région, et notamment le lac Saint-Charles qui fournit de l'eau potable à beaucoup de citoyens de Québec, ont fait les manchettes. La population s'indigne : "Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas quelque chose ?" et pourtant, une bonne partie de la responsabilité de cette situation réside carrément dans la façon dont les propriétaires riverains gèrent leur terrain. D'accord, il y a des cas, où la faute principale relève des industries situées en bordure du
lac, des fermes qui utilisent un excès d'engrais, des égouts des villes qui ne sont pas conformes à la réglementation, mais dans la majorité des cas, notamment les petits lacs loin de toute industrie et activité agricole, la faute relève carrément de l'attitude des propriétaires qui
vivent le long du lac lui-même et qui ont donc le plus à perdre quand leur lac devient contaminé, pollué, plein d'algues puantes.

Une vue sur lac qui coûte cher à l'environnement

Nous avons encore une vision des années 50 vis-à-vis de nos lacs ; on les aime entourés de chalets et de maisons coquettes, chacun avec sa petite plage, son quai et surtout, une belle pelouse verdoyante qui s'étend jusqu'au bord de l'eau. Pourtant, une telle situation est presque garante de problèmes d'eutrophisation (mort des lacs), car elle contribue à l'accumulation de phosphore, d'azote et d'autres polluants dans le lac, ce qui mène à une baisse du taux d'oxygène dans l'eau, à la mort des poissons et à la prolifération des algues. En effet, pelouses et plages n'arrêtent nullement les polluants qui peuvent dévaler les pentes autour du lac et finir dans l'eau. On blâme beaucoup les fertilisants mis sur les gazons et les fosses septiques non conformes, mais même les déchets naturels, comme la poussière, la terre et les feuilles mortes emportées dans le lac par l'érosion contribuent à son eutrophisation.

Une solution si facile

Pourtant, cette eutrophisation est facile à éviter. Il s'agit tout simplement de maintenir la végétation naturelle en bordure du lac, là où elle existe toujours, ou de la réinstaller là où elle a été supprimée. Le gazon n'aide nullement à dépolluer un lac, en fait, il empire la situation ; il faut une végétation plus haute et plus dense. Une végétation qui peut, par ses racines longues, retenir la terre et mettre fin à l'érosion (ne comptez surtout pas sur les fausses plages et le gazon pour le faire !) et filtrer les eaux de ruissellement, absorbant les polluants avant qu'ils n'aboutissent dans le lac. Même avec une fosse septique qui fuit à proximité d'un lac, s'il y a une bande de végétation adéquate, l'eau qui rentre dans le lac sera aussi pure que l'eau de montagne. De plus, l'enchevêtrement des branches de cette végétation empêchera la poussière et une partie des feuilles de finir dans le lac (aussi curieux que cela puisse paraître, quand il y a une forêt qui borde un lac, il y a moins de feuilles et de poussière qui y finissent que lorsqu'il est bordé de pelouse qui n'arrête nullement le vent et tout ce qu'il charrie).

Et il ne s'agit pas de reboiser tout le terrain, mais tout simplement de laisser une bande de végétation en bordure du lac. Vous pouvez avoir une belle pelouse, tant qu'elle ne descend pas jusqu'au lac.

Le gouvernement préconise une "bande de végétation naturelle" autour des lacs, bande qui aura une largeur de 10 m dans le cas des pentes douces et de 15 m dans le cas des pentes abruptes (l'eau descend plus rapidement quand la pente est raide et il faut donc un "filtre vivant" plus large pour bien nettoyer les déchets). Et cela suffit, même quand il y a des sources importantes de pollution près du lac, comme un terrain de golf (où la quantité d'engrais et de pesticides utilisés est faramineuse) ou une terre agricole où on laisse la terre nue l'hiver et qu'on fertilise beaucoup l'été, comme une production de maïs.

Contrer les objections des propriétaires

La solution est si facile... mais allez donc expliquer cela aux propriétaires de maisons souvent cossues en bordure d'un lac. D'ailleurs, il faut voir à quel point les règlements déjà existants sur le maintien des berges sont bafoués encore et encore pour comprendre que plusieurs propriétaires considèrent qu'ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent chez eux. Au diable les règlements ! Souvent, ils sont très en faveur à ce que tous les autres installent une bande de végétation en bordure du lac, mais pas eux, car ils veulent conserver leur vue sur le lac, disent-ils.

Mais il ne faut pas voir cette bande de végétation naturelle comme un mur de végétation de 15 m de hauteur qui bloquera toute la vue sur le lac. Bien au contraire, on peut utiliser des arbustes de taille modeste aussi bien que des arbres. Ainsi, encadrez la vue que vous avez présentement
avec des arbres (elle n'en sera que plus belle) et plantez des arbustes là où vous voulez continuer de voir le lac.

Il faut souligner le mot "naturelle" dans le terme "bande de végétation naturelle". Il n'est pas question de planter quelques arbres et arbustes et de les entourer d'une jolie pelouse bien tondue, une telle bande ne sera pas efficace. Plantez plutôt des arbres à environ quatre à cinq mètres d'espacement et des arbustes à un mètre d'espacement, en quinconce, pour créer un peuplement dense. Et arrêtez de tondre, car les graminées, vivaces et même les mauvaises herbes qui pousseront autour des arbres et des arbustes font partie de l'écosystème filtrant. Vous voulez créer une masse de végétation, pas seulement quelques îlots.

Coût minime

Le coût de la revégétalisation des rives est minime, car on peut commencer avec de tout petits arbres et arbustes, mais il ne faut pas attendre, puisqu'il faut normalement une dizaine d'années avant qu'un lac mourant commence à ressusciter une fois qu'on arrête de le polluer. Les poussées d'algues bleues cet automne indiquent donc qu'il est grand temps de commencer !

Que planter ?

Dans le fond, il n'y aurait pas besoin de rien planter si l'on n'avait pas une urgence d'agir. En effet, si on arrête de tondre et de "nettoyer" en bordure d'un plan d'eau, la végétation naturelle revient toute seule, mais lentement. C'est pourquoi on préconise la plantation de jeunes arbres et d'arbustes pour lancer une naturalisation plus rapide. Il n'est même pas nécessaire d'enlever le gazon, plantez tout simplement à travers la pelouse, arrosez bien le premier été s'il fait sec, puis arrêtez de tondre. Après, l'entretien est nul, car Dame Nature s'en occupera.

Suggestions de végétaux :

> Arbres indigènes
> Bouleau à papier (Betula papyrifera) ; bouleau jaune (Betula lutea) ;
> chêne blanc (Quercus alba) ; chêne rouge (Quercus rubra) ; épinette
> blanche (Picea glauca) ; érable argenté (Acer saccharinum) ; érable rouge
> (Acer rubrum) ; frêne de Pennsylvanie (Fraxinus pennsylvanica) ; mélèze
> laricin (Larix laricina) ; orme d'Amérique (Ulmus americana) ; peuplier
> baumier (Populus balsamifera) ; peuplier deltoïde (Populus deltoides) ;
> peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) ; sorbier d'Amérique (Sorbus
> americana) et thuya occidental (Thuya occidentalis)

Arbustes indigènes

> Aulne rugueux (Alnus incana rugosa)* ; cornouiller stolonifère (Cornus
> stolonifera)* ; dièreville chèvrefeuille (Diervilla lonicera) ; myrique
> baumier (Myrica gale)* ; noisetier à long bec (Corylus cornuta) ;
> physocarpe à feuilles d'obier (Physocarpus opulifolius) ; rosier rugueux
> (Rosa rugosa) ; saule de l'intérieur (Salix interior)* ; saule discolore
> (Salix discolor)* ; spirée à larges feuilles (Spirea latifolia) ; sureau
> du Canada (Sambucus canadensis)

* Végétaux Qui Tolèrent Les Inondations Et Qui Peuvent Donc Aller En Bordure Du Plan D'eau.

Au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec on préconise l'utilisation d'arbustes, d'arbres et de conifères indigènes de façon à contribuer à attirer la faune indigène. Par contre, si vous voulez incorporer dans votre bande de végétation quelques végétaux qui ne sont pas indigènes, comme des arbustes au feuillage coloré ou un arbre pleureur, cela ne nuira nullement à l'efficacité du projet. L'important, c'est de créer un écosystème qui fonctionne, voilà tout.

Agir ensemble pour un effet positif

Beaucoup de lacs ont des associations de riverains (ou devraient en avoir). Idéalement ces groupes devraient s'organiser (et d'ailleurs plusieurs sont en train de le faire) pour présenter les avantages de la revégétalisation des rives à leurs membres, pour appuyer leurs démarches et pour trouver des sources de végétaux et de l'aide technique. Les municipalités aussi doivent s'impliquer, non seulement en appuyant les associations de riverains, mais aussi en osant appliquer les règlements déjà existants, plutôt que de fermer les yeux sur les contrevenants.

Guérir un lac malade est si facile... quand tout le monde travaille de pair. Et que les déboires de nos lacs cet automne servent d'avertissement: le temps d'agir, c'est maintenant !

© 2006 Le Soleil. Tous droits réservés.
Doc. : news·20061104·LS·0143

Nuages-menaçants
Lac-St-Joseph (Octobre 2004)
crédits photo S.Bellefoy

jeudi 9 novembre 2006

Boule de liens

Liens vers des articles de presse divers qui traitent de la problématique des cyanobactéries dans le lac St-Joseph à l'automne 2006

L'eau du lac Saint-Joseph peut être bue.

Le lac Saint-Joseph vieillit prématurément.
Les ciscos morts et les cyanobactéries en sont des signes...

Mortalité massive de poissons au lac St-Joseph

Les citoyens convaincus de la nécessité d'agir...

Le lac des «millionnaires» empoisonné...

Fossambault-sur-les-algues

Sylvain Trépanier
Journal de Québec
30/09/2006 08h42


Extrait d'article à lire ici:
" «C'est peut-être un mal pour un bien, estime Réjean Lemay, résidant de Fossambault-sur-le-Lac. Souvent, il doit y avoir un épisode malheureux comme celui-là pour que les gens prennent conscience de la richesse que constitue un lac».

«Toute l'information pour dire comment traiter un lac pour qu'il reste en santé est disponible, mais pour que les gens soient réceptifs à ces informations, il doit y avoir un événement comme celui-là. Maintenant, ou on fait pitié ou on tire des enseignements de ça», ajoute Réjean Lemay.

Mario Gagné, lui, demeure à Fossambault-sur-le-Lac depuis plus de 25 ans. Pour lui aussi, il faudra trouver une solution à long terme.

«J'avais jamais vu ça avant, et là, ça fait deux fois en deux semaines. Y'a quelque chose qui ne va pas», laisse-t-il tomber.

À la municipalité, on assure également que des choses sont en chantier. «On cherche une autre source d'eau qui nous affranchirait de lac comme source d'eau potable. Nous avons trouvé une nappe d'eau souterraine et il nous reste à déterminer quelle quantité d'eau elle peut nous fournir et quelle en est la qualité, mentionne Richard Labrecque, directeur général à la Ville de Fossambault-sur-le-Lac. L'ensemble du processus pourrait prendre deux ans. "

Cyanobactéries au lac Massawippi

Un billet écrit par Michel Clairoux, président de l’Association pour la protection du lac Massawippi, en tribune libre.

Extrait: "L’eau de mon lac est devenue toxique selon le Ministère du Développement Durable, en Environnement et des Parcs. La cause est la présence des algues bleues. Les algues bleues sont des cyanobactéries qui produisent des toxines. D’où viennent-elles ces méchantes bactéries? On les retrouve dans la nature et leur nombre explose si elles ont suffisamment de lumière, de chaleur, d’azote et de phosphore. D’après les spécialistes, le facteur limitant leur croissance est le phosphore. Le phosphore des lacs provient de trois sources principales: les fertilisants chimiques ou naturels (fumiers ou lisiers), le traitement des eaux usées, et l’érosion des sols.

C’est donc l’activité humaine autour du lac et dans son bassin de drainage qui est directement responsable de cette situation difficile pour les citoyens du lac Massawippi. Mais il y a d’autres lacs en Estrie et au Québec qui éprouvent les mêmes problèmes. À nos décideurs, j’aimerais dire que notre modèle québécois de développement durable a des ratés. La présence en grand nombre de ces méchantes bactéries n’est pas le fruit du hasard ou d’un concours de circonstances, c’est plutôt le signe d’un laisser-faire généralisé. Je crois que nous allons être pris avec ce problème pendant longtemps.(...)"

Les cyanobactéries au Québec

Un billet sur le blogue d'Elisabeth Papin qui aborde la problématique des cyanobactéries au lac du Moulin, dans le parc de conservation du Mont-Bruno...

La guerre aux cyanobactéries est déclarée
Nathalie Hurdle
La Tribune
Asbestos


Extrait:(...) "Il faut absolument se mobiliser, car tous les gestes et les actions posés par le RAPPEL depuis 10 ans et par plusieurs associations riveraines depuis encore plus longtemps auraient dû enrayer le problème de cyanobactéries, mais ce n'est pas assez. Nous constatons que nous n'avons pas les moyens d'en faire plus!", affirme Denis Bachand, membre du conseil d'administration au RAPPEL et responsable du projet GUERRE aux blooms de cyanobactéries. (...)

Renaissance d'une association.

Suite à l’émergence d’algues bleues cet automne au Lac St-Joseph, l’inquiétude des citoyens s’est manifestée au cours des différentes réunions municipales, ce qui a permis à l’Association pour la protection du lac de rejaillir de ses cendres.

Déjà présente durant les années 80, l'Association n’existait plus qu’en théorie, mais les récents événements touchants notre lac lui ont redonné vie. Active depuis quelques semaines seulement, l’Association reprend ses marques administratives et réfléchit aux actions à prendre pour sauver l’un des plus beaux lacs de la région.

Ce blogue a pour but d’informer les membres et la population des dangers qui menacent la santé du lac, des facteurs responsables de la dégradation de la qualité d’eau ainsi que des projets de l’Association et des mesures mises sur pieds par celle-ci pour assurer un avenir meilleur à cette nature qui nous tient à coeur…

Sunset-Catch
Lac-St-Joseph (Juin 2006)
crédits photo S.Bellefoy