lundi 18 juin 2007

Au coeur du programme Belles Berges.

Samedi dernier s’est tenue la dernière démonstration publique (organisée par l’APPELSJ en collaboration avec la Corporation du bassin de la Jacques Cartier) de révégétalisation des berges. L’activité se déroulait à la résidence de Mr Lessard, l’un des quatre gagnants du concours Belles Berges.

Plusieurs végétaux ont été plantés sur son terrain afin de filtrer l’eau qui dévale de la montagne et d'enrayer l’érosion des berges qui nuit à la bonne santé de notre plan d'eau. Aussi, Mr Lessard possède sur sa rive un quai fait de béton comme l’on peut en voir beaucoup le long du lac St-Joseph.

Ces avancées de béton dans le lac ont un effet pervers car leur présence réchauffe insidieusement ses rives. Ce phénomène de réchauffement contribue à la prolifération des algues bleues. Ces quais sont indestructibles, il est très difficile de les enlever mais l'on peut quand même contrer leur processus d'infiltration et de réchauffement du lac.

Pour ce faire, il existe une solution toute simple qui consiste à révégétaliser la base des murets à proximité de la plage pour ainsi diminuer les infiltrations nuisibles et aider à ce que le béton ne se réchauffe pas trop. Pour éviter que le béton n'absorbe énormément de chaleur, l’on peut aussi faire pousser de la vigne vierge en pots, cette vigne en grandissant recouvrira la surface et isolera le béton des rayons du soleil.

My creation

Une bonne révégétalisation de la bande riveraine commence à la ligne des hautes eaux et s’étend vers la résidence sur 10 ou 15 mètres, selon la pente du terrain. Ceci forme alors un bouclier végétal qui protége le plan d'eau. Les plants appropriés pour la bande riveraine n’ont besoin d’aucun engrais ni entretien.

Bellesberges-II

Héléna Baron-Gauthier qui travaille au sein de la CBJC et Jean-François Thifault étaient sur place pour conseiller les propriétaires et pour mettre en terre les espèces végétales appropriées à cet effort de renaturalisation des berges du lac St-Joseph. Plusieurs espèces ont donc été plantées en cette magnifique journée:

- chèvrefeuille
- myrique baumier
- rudbeckie
- saule arctique nain
- spirée à large feuille
- vigne vierge

Le programme de révégétalisation des berges est une action pro-active de notre association, c'est un processus crucial à la préservation du lac St-Joseph. Notre présidente, sur le terrain samedi dernier, en a même profité pour mettre la main à la pâte...

My creation

J'en profite pour remercier de leur hospitalité Mr. et Madame Lessard qui nous ont gentiment accueillis en leur demeure et qui ont ainsi donné le bon exemple sur ce qu'il est possible de faire pour améliorer la qualité de l'eau sans pour autant affecter leur superbe vue. Participer à la renaturalisation des rives est très important, c'est un tout petit geste qui s'inscrit dans une grande cause.

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Si vous êtes riverains et que vous aimeriez plus d'informations en ce qui concerne la révégétalisation de vos berges, vous pouvez contacter Jean-François Thifault. Technicien en milieu naturel, Jean-François travaille à son propre compte pour un taux horaire de 15$. C'est notre expert attitré et il se fera un plaisir de vous conseiller, de définir un plan d'action pour votre terrain ou encore de s'occuper de toutes les étapes de renaturalisation de votre rive. Vous pouvez le contacter pour de plus amples renseignements à ce numéro: 418-337-9191.

My creation

En conclusion il est bon de noter la date du 3 juillet où se déroulera une conférence sur la renaturalisation à 19:00 au Club nautique St-Louis, 360 Thomas Maher. Cette conférence sera donnée par Claude Phaneuf et Jean-François Thifault et présentée par l'APPELSJ.

Texte et photos: S. bellefoy

L’arbre qui cache le lac

Sur le site du Soleil, un article d'Éric Moreault qui traite de l'impact de notre mode de vie sur les lacs qui nous hébergent:

Extrait: "Trop souvent, la première chose que fait un nouvel acquéreur d’une propriété sur le bord d’un lac, c’est de couper les arbres. Alors, n’allez surtout pas lui parler d’en replanter ! La petite polémique autour du lac Saint-Charles, à Québec, devient malheureusement l’illustration d’une attitude plus générale en environnement, l’arbre qui cache le lac. Reste que la pollution de trop nombreux plans d’eau au Québec est causée par vous et moi. Pas les autres. Vous et moi.

Évidemment, le fait de paver son entrée, de fertiliser aux engrais chimiques ou d’utiliser des savons avec du phosphate, toutes des actions qui contribuent à la formation de cyanobactéries (les tristement fameuses algues bleues), a peu d’effets sur une base individuelle. Mais l’accumulation se révèle catastrophique, condamnant de magnifiques lacs au vieillissement et, éventuellement, à la mort prématurée. Après nous, le déluge.

L’excuse est toute trouvée : tout le monde le fait… L’effet voisins gonflables ou voisins dominos, à votre choix, joue à plein. Inverser la tendance en faisant appel au sens civique est beaucoup plus difficile. C’est ce que tente le gouvernement du Québec en misant sur la sensibilisation et l’éducation dans le cadre de son plan d’action pour enrayer la prolifération des cyanobactéries. C’est un choix, politique. Mais les mesures incitatives ont leurs limites.

Répétons-le : l’environnement, c’est comme la vertu. Tout le monde est pour collectivement, mais pour ce qui est de pratiquer sur le plan individuel…

« Mon » lac

Ajouter à ça que certains riverains estiment que le lac leur appartient parce qu’ils y ont élu résidence. Comme au lac Saint-Charles. Or, les lacs appartiennent à tous les Québécois, à plus forte raison quand il s’agit du réservoir d’eau potable de la deuxième plus grande ville du Québec. Mais quand le lac est pollué, ce ne sont pas eux, ce sont les autres.

Cette attitude de déni est exactement de la même nature que celle face aux changements climatiques : de l’esprit de contradiction mal placé et aussi, une négation du sentiment de culpabilité. Mais on s’égare. Se battre contre une initiative de dépollution du lac, si imparfaite qu’elle soit, pour jouir de la vue ou d’un accès sans contrainte à l’eau dépasse l’entendement.

Bien sûr, la revégétalisation de la bande riveraine n’est qu’un élément parmi d’autres pour éviter les cyanobactéries. Mais il est une partie centrale du récent plan d’action du gouvernement Charest, que bien peu ont critiqué, à l’exception de Nature Québec, qui lui reproche son manque de vision. C’est très beau planter des arbres et des arbustes, mais ça masque l’essentiel : Québec ne s’attaque pas aux racines du mal, il traite les symptômes. (la suite par ici...)

Deux autres articles à consulter en ligne sur la problématique des lacs au Québec:

- Les municipalités ont les pouvoirs (Journal de Québec)

- Lutte contre les algues bleues : la grogne n’a rien changé ( Lac St-Charles dans La Presse) Extrait: "Au lac Saint-Joseph, victime d’un épisode de cyanobactéries l’été dernier qui avait privé d’eau potable les résidents, la Corporation du bassin versant de la Jacques-Cartier a obtenu 200 de ces arbres. Elle a ciblé quatre endroits où planter ceux-ci en priorité. Elle compte aussi sur d’autres programmes de revégétalisation. L’association de protection de l’environnement du lac Saint-Joseph a obtenu pour sa part 1000 arbres par l’entremise du Défi relevé vert Desjardins. Ceux-ci sont attribués par l’entremise du programme Belles berges auquel le cinquième des résidents sont inscrits."

À coté de chez nous...

Le lac St-Augustin, l'un de nos plus proches voisins, est en piteux état, il étouffe sous la pression moderne. C'est un exemple typique à ne pas suivre et à surveiller. La semaine dernière la découverte de poissons morts sur les berges du lac St-Augustin a inquiété plusieurs résidents. Une triste situation qui fait écho à l'incident que le lac St-Joseph a connu l'été passé.

Alors que la santé de ce plan d'eau s'est détériorée au plus haut point, le conseil de bassin du lac St-Augustin prend enfin la décision d'améliorer la qualité de l'eau en posant des restrictions sur les embarquations à moteur. Un long article dans le Journal de Québec de la fin de semaine dernière expliquent la situation, dans l'un de ces articles, Jean-Claude Desroches explique: "Si on ne peut enlever complètement les moteurs de sur le lac, on va au moins limiter leur force à 9.9 HP. Actuellement il n'y a rien qui réglemente la puissance des moteurs utilisés sur le lac. La seule limite c'est la vitesse et Québec n'est pas équipée pour surveiller la vitesse sur le lac".

Faudra-t-il attendre que le Lac St-Joseph soit en si piteux état pour en prendre de la graine? Que serait l’image du Québec sans la pureté de ses lacs? Laisser mourir un lac sans essayer de faire le maximum pour le sauver avant que les dommages ne soient irréversibles est inacceptable. Comment peut-on dormir sur ses deux oreilles à coté d'un lac en danger? Les lacs font tant partie de la réalité collective que plusieurs en ont oubliés leur fragilité pour ne plus voir qu’un terrain de jeux où s’éclater en toute insouciance. C'est bien malheureux pour l'avenir de nos enfants qui ne pourront plus s'y tremper les pieds en toute sécurité...

Si nous voulons préserver la nature qui nous entoure, il faut commencer par la respecter. Prendre conscience de l’impact de nos modes de vie sur notre environnement est essentiel. C'est le premier pas d’une très longue marche qui nous permettra d'offrir aux générations futures des petits coins de nature pure…(S.Bellefoy)

Petons Lac-de-juin

Un privilège, le lac

Via le site du Journal "le Soleil" voici un article qui nous concerne aussi: Un privilège, le lac

L'état du lac Saint-Charles se détériore d'années en années et ce n'est pas un secret ni pour les résidants ni pour les autorités en place. Ces années de quasi-inaction justifient l'importance d'explorer toutes les avenues pour améliorer sa situation, plutôt que d'adopter une attitude fataliste et bourgeoise.

M. Groleau de la Coaliton des résidants du lac Saint-Charles (Le Soleil, 13 juin) est d'autant plus insolant en motivant son désaccord à la plantation d'arbres pour des raisons purement esthétiques. Il faudra bien que le «jet-set» du lac St-Charles mette de l'eau dans son vin en sacrifiant quelques mètres de vue «tape-à-l'oeil», pour préserver le privilège, plutôt que le droit, de résider à même les berges de ce lac.

La présence d'arbres soutient les berges par la formation de réseaux de racines, freine l'érosion, fournit un support complémentaire à la faune locale et contribue à filtrer les polluants du sol et de l'air. De prétendre que la présence d'arbres accentue la pollution relève de l'ignorance pure et simple. La coalition des résidants devra accepter la responsabilité, en tant qu'utilisateurs des lieux, il en revient à eux de protéger ce milieu et d'assumer les conséquences de sa détérioration. Blâmer les résidants des affluents n'arrange rien du tout, si ce n'est que démontrer son manque de volonté à changer les choses.

Malheureusement, les bureaux régionaux du MDDEP, qui devraient intervenir dans ces cas, préfèrent reléguer les dossiers aux instances provinciales, qui n'ont ni pouvoir d'action, ni connaissances adéquates pour intervenir. Le statut quo n'est plus une option, sans quoi, d'autres lacs «habités» vont à leur tour dépérir. Il n'y a qu'à penser au lac St-Augustin, qui est cliniquement mort du point de vue écologique, en grande partie par l'érosion du sol, le déversement de produits polluants et la présence de résidants envahissants de la faune et flore locale.

Résider près d'un cours d'eau ou d'un lac est un privilège, qui implique des responsabilités importantes, dont assurer le maintient et la pérénité de ces milieux.
M. Carpentier
Québec