lundi 18 juin 2007

L’arbre qui cache le lac

Sur le site du Soleil, un article d'Éric Moreault qui traite de l'impact de notre mode de vie sur les lacs qui nous hébergent:

Extrait: "Trop souvent, la première chose que fait un nouvel acquéreur d’une propriété sur le bord d’un lac, c’est de couper les arbres. Alors, n’allez surtout pas lui parler d’en replanter ! La petite polémique autour du lac Saint-Charles, à Québec, devient malheureusement l’illustration d’une attitude plus générale en environnement, l’arbre qui cache le lac. Reste que la pollution de trop nombreux plans d’eau au Québec est causée par vous et moi. Pas les autres. Vous et moi.

Évidemment, le fait de paver son entrée, de fertiliser aux engrais chimiques ou d’utiliser des savons avec du phosphate, toutes des actions qui contribuent à la formation de cyanobactéries (les tristement fameuses algues bleues), a peu d’effets sur une base individuelle. Mais l’accumulation se révèle catastrophique, condamnant de magnifiques lacs au vieillissement et, éventuellement, à la mort prématurée. Après nous, le déluge.

L’excuse est toute trouvée : tout le monde le fait… L’effet voisins gonflables ou voisins dominos, à votre choix, joue à plein. Inverser la tendance en faisant appel au sens civique est beaucoup plus difficile. C’est ce que tente le gouvernement du Québec en misant sur la sensibilisation et l’éducation dans le cadre de son plan d’action pour enrayer la prolifération des cyanobactéries. C’est un choix, politique. Mais les mesures incitatives ont leurs limites.

Répétons-le : l’environnement, c’est comme la vertu. Tout le monde est pour collectivement, mais pour ce qui est de pratiquer sur le plan individuel…

« Mon » lac

Ajouter à ça que certains riverains estiment que le lac leur appartient parce qu’ils y ont élu résidence. Comme au lac Saint-Charles. Or, les lacs appartiennent à tous les Québécois, à plus forte raison quand il s’agit du réservoir d’eau potable de la deuxième plus grande ville du Québec. Mais quand le lac est pollué, ce ne sont pas eux, ce sont les autres.

Cette attitude de déni est exactement de la même nature que celle face aux changements climatiques : de l’esprit de contradiction mal placé et aussi, une négation du sentiment de culpabilité. Mais on s’égare. Se battre contre une initiative de dépollution du lac, si imparfaite qu’elle soit, pour jouir de la vue ou d’un accès sans contrainte à l’eau dépasse l’entendement.

Bien sûr, la revégétalisation de la bande riveraine n’est qu’un élément parmi d’autres pour éviter les cyanobactéries. Mais il est une partie centrale du récent plan d’action du gouvernement Charest, que bien peu ont critiqué, à l’exception de Nature Québec, qui lui reproche son manque de vision. C’est très beau planter des arbres et des arbustes, mais ça masque l’essentiel : Québec ne s’attaque pas aux racines du mal, il traite les symptômes. (la suite par ici...)

Deux autres articles à consulter en ligne sur la problématique des lacs au Québec:

- Les municipalités ont les pouvoirs (Journal de Québec)

- Lutte contre les algues bleues : la grogne n’a rien changé ( Lac St-Charles dans La Presse) Extrait: "Au lac Saint-Joseph, victime d’un épisode de cyanobactéries l’été dernier qui avait privé d’eau potable les résidents, la Corporation du bassin versant de la Jacques-Cartier a obtenu 200 de ces arbres. Elle a ciblé quatre endroits où planter ceux-ci en priorité. Elle compte aussi sur d’autres programmes de revégétalisation. L’association de protection de l’environnement du lac Saint-Joseph a obtenu pour sa part 1000 arbres par l’entremise du Défi relevé vert Desjardins. Ceux-ci sont attribués par l’entremise du programme Belles berges auquel le cinquième des résidents sont inscrits."

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